Dans une lecture moins linéaire, le dessin provoque davantage
la visualisation d'un visage, où s'accolent, en une métamorphose
fusionnelle, toutes les substances, tous les ordres : minéral, végétal,
charnel. Le beau s'accouple au bizarre. Tout est arrêté, suspendu,
attentif. Au-delà du jeu arbitraire des formes et des images que Cupsa
articule dans une alliance de rigueur et d'absolu, sourd une secrète
unité entre l'homme et l'univers. Le caractère irrationnel
et fantastique des mises en scène, fenêtres ouvertes sur l'inconscient,
le spontané de l'expression poétique, s'alliant aux éléments
naturels (cimes des montagnes, arbres, pierres, oiseaux), fait jaillir des
surréalités multiples, escaliers infinis de l'imaginaire. Les œuvres,
telles des médiums entre un chaos inacceptable et les sphères
nouvelles d'une spiritualité libératrice, proposent leurs énigmes
aux voyageurs perdus du cosmos.
Claudia PALUEL-MARMONT
Les Nouvelles Littéraires
29 mars - 5 avril 1979